Journal illustré d’un confiné.

J’ai choisi d’illustrer chaque jour des 15 que Catherine nous a accordés, soit du 12 au 26 avril, avec une photo et un verset en rapport avec mon confinement et/ou mon quotidien.

Pour naviguer sur ordinateur dans mon journal illustré, utilisez la molette de la souris, ou les flèches –> et <– du clavier. Quand vous amenez votre souris vers le bas de la page, un ascenseur horizontal vous permettra un positionnement plus fin dans la page.

La renaissance.

Aujourd’hui, j’ai 57 ans et c’est aussi le jour de Pâques. Une alliance très spéciale pour moi, ça change du jour de ma naissance, un vendredi saint. Heureusement, le temps est au beau fixe. Le gâteau est très bon.

Esaïe 46:4 Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, jusqu’à votre vieillesse je vous soutiendrai ; je l’ai fait, et je veux encore vous porter, vous soutenir et vous sauver.

Lundi 13 avril.

Le sacrifice du Roi.

Aujourd’hui c’est l’anniversaire du grand Garry Kasparov. Né la même année que moi, juste un jour plus tard. Malheureusement, ce n’est pas moi qui suis le plus grand joueur d’échecs de tous les temps. Mais j’ai eu le virus, c’est mon père qui m’a appris quand j’avais 11 ans. J’aime jouer aux échecs, et la nuit quand je ne trouve pas le sommeil, une petite partie de blitz sur le net me calme et apaise! Sinon, il y a aux échecs, des coups qu’on nomme ‘Sacrifices’. Ces coups consistent à sacrifier une pièce importante pour s’assurer d’un avantage stratégique beaucoup plus loin dans la partie. Mais il y a un sacrifice qui ne peut pas exister aux échecs, c’est celui du Roi. C’est un coup interdit. Eh bien moi je connais un sacrifice de Roi qui m’a donné la vie, c’est le sacrifice fêté vendredi dernier, et la partie gagnée a été fêtée hier, à Pâques. Une autre bonne nouvelle? Tous les pions sont promus roi.

Jean 10 :17 Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. 18 Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre: tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.

Mardi 14 avril.

La liberté.

Une heure. Voilà comment se traduit cette photo, elle vaut exactement une heure. C’est l’espace-temps qu’il faut pour sortir de mon jardin et cueillir sur mon capteur photo autre chose que des fleurs et des insectes. Une heure, c’est l’espace de liberté spatiale qu’il nous reste, c’est le temps-barrière pour ne pas véhiculer le roi Covid XIX en d’autres terres. Et pourtant, que la campagne bretonne est belle non? Je dois faire mon Ulysse, et me bander les yeux pour que la Sirène ‘Paysage’ ne m’entraîne en ses profondeurs. Je lutte en vain. La tentation est chaque jour plus pressante à enquiller une heure sur une autre et filer vers les marées malouines ou le granit armoricain. Une heure, c’est ma liberté quotidienne. La liberté, tant qu’on ne l’a pas perdue, on ne sait pas qu’on la possède!

Jean 8:36 Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres.

Mercredi 15 avril

La fragilité.

Je crois toujours que je fais un mauvais rêve depuis cette crise. Et puis non, je ne dois pas rêver et ça doit être très sérieux puisque tous les matchs de la ligue 1 de foot sont suspendus! Coupe d’Europe annulée, Jeux Olympiques idem, Tour de France itou….oui, c’est la fin du monde! Sérieusement, hier, nous avions les deux pieds bien ancrés sur la planète. Une race de conquérants, rien ne semblait arrêter l’homme dans la conquête de son espace ni son règne sur la planète. Des avions zèbrent le ciel en tout sens, des porte-containers labourent les océans, des camions griffent la route. Mais qu’est ce qui peut nous arrêter? L’invisible! Un machin de rien du tout, que personne ne voit, gèle la moitié de l’humanité, coule la bourse, oblitère la course aux milliards. Oui, rien n’est jamais acquis.

Ecclésiaste 1:2 Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. 3 Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil?…

Jeudi 16 avril

Quatre murs.

Cela va faire bientôt cinq semaines. J’ai travaillé de longues heures entre ces quatre murs, mentalement épuisé le soir, enfermé et pourtant privilégié car entouré du chant des oiseaux. Le calme. Plus d’avions, plus de promeneurs sur le chemin du halage, plus de voitures. Juste un temps magnifique, un printemps comme nous en avons rarement eu, et pourtant cette impression de ne profiter de rien, être chaque jour dans l’urgence, la course, une fuite en avant? Il me faut du temps pour apprivoiser mon temps, il me faut réduire le temps skype pour le prêter au temps analogique. Monsieur numérique est omniprésent, il est comme un pied de biche qui fend tous les temps où il n’est pas invité. Le mail, le texto, le message, le chat, la téléconférence sont partout. L’ordinateur et le téléphone dit intelligent sont mes maîtres. Il paraît pourtant que la vérité affranchit. Il faut croire que je ne me suis pas emparé de ma liberté. Je suis entre quatre murs.

Galates 5:1 C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Tenez donc ferme dans cette liberté et ne vous placez pas de nouveau sous la contrainte d’un esclavage.

Vendredi 17 avril

Au Brave des braves

La photo représente le monument aux braves qui se trouve sur la plage de débarquement de Omaha Beach. Elle rend hommage à ceux qui ont donné leur vie pour la libération de l’Europe. Aujourd’hui, j’ai envie de rendre hommage à d’autres braves qui se donnent sans compter pour sauver le monde d’un autre mal. Hommage à tous les soignants sur le front. Par extension, le Christ s’est sacrifié une seule fois pour tous les hommes. J’ai envie de l’applaudir Lui aussi parce qu’il nous guérit d’un mal mortel: la séparation d’avec Dieu.

Jean3: Oui, Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. Ainsi, tous ceux qui croient en lui ne se perdront pas loin de Dieu, mais ils vivront avec lui pour toujours.

Samedi 18 avril

Le pain de vie

Depuis le début du confinement, je fais du pain chaque jour. Vu les conditions pour l’acheter à ma boulangerie, je pense que je me suis sauvé la vie! Comme quoi, le pain est une affaire de vie ou de mort. D’ailleurs:

Jean 6:35 Jésus leur dit: «C’est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.»

Je ne sais pas moi, mais qui n’est pas pour la vie? Qui n’aime pas le pain? Et alors, le matin, quand je me lève, quelle bonne odeur dans toute la maison, l’odeur du pain cuit et frais, je trouve que c’est l’odeur de la vie.

2 Corinthiens 2:15 Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ.

Les gens, pour le Seigneur, vous sentez le pain, oui, Jésus parfume à votre place. Vous me suivez?

Dimanche 19 Avril

La mise en scène, c'est pô bien!

Une semaine de cogitations artistiques déjà. Est-ce que je cale en terme de projet? Que néni! Le prochain couple photo-verset est toujours dans le tuyau. A l’exemple de celle d’aujourd’hui, que l’on sent superbement spontanée et non mise en scène! Ce n’est pas mon fort la mise en scène je le constate. La photo est instinctive et spontanée, et quand elle est trop réfléchie, je n’y arrive pas. Celle-ci sent le téléphoné. Manque de neurones dans mon ciboulot? Ben non, si je m’en réfère à la Bible, et j’ai cherché dans toutes les versions, je n’ai trouvé l’expression ‘mise en scène’, dans aucune!

Aujourd’hui, j’ai donc illustré un non-verset, na! D’ailleurs, comme j’ai photographié une bible, est-ce qu’on peut dire que j’ai aussi illustré tous les versets? Ah, quelle prouesse: aucun et tous!

Lundi 20 avril

JITSI, notre lien d'amour!

Quoi de plus laid qu’un pylône électrique, non? J’avoue leur trouver une esthétique certaine. Les câbles profitent d’une courbe qui s’apprécie mathématiquement pour son élégance racée. Et en ces temps confinés, je les regarde avec affection. Ce sont eux qui nous relient les uns aux autres. L’électricité est arrivée sur mon île natale dans les années 70. La première chose que fît feu mon grand-père, c’est de s’acheter un poste de TSF. La virtualisation avant l’heure! Nous étions ainsi reliés au monde, pouvions écouter les nouvelles pendant les longues soirées d’hiver quand soufflait le vent du nord sur l’Adriatique démontée. Nous sommes des êtres sociables. La science de ceux qui savent nous dit que si nous, homo sapiens avons prévalu sur nos frères homo neanderthalensis, ce n’est pas par l’effet de notre supériorité intellectuelle, mais par la force de nos liens sociaux.

Est-il donc étonnant, que le royaume de Dieu ait ses propres pylônes et ses câbles? Nous sommes reliés les uns aux autres, et sans ce lien, point de progrès. D’ailleurs, Jitsi veut dire ‘fil métallique’ en bulgare, langue maternelle de son concepteur strasbourgeois.

Osée 11:4 Je les tirai avec des liens d’humanité, avec des cordages d’amour.

Et sur cette belle croix métallique, je vous laisse apprécier le carmin rédempteur  de ce coquelicot ressuscité.

Mardi 21 avril

Décrocher la lune

Cette statue en bronze de sept mètres de haut est au centre du mémorial du cimetière américain de Colleville-sur-Mer. J’ai eu la chance de pouvoir prendre un angle qui plaçait la lune dans sa paume. Le ciel par contre est édité. Rien de plus banal qu’un ciel uniformément bleu. C’est une des raisons qui fait de la Bretagne une terre de lumière: le soleil doit souvent jouer avec les nuages et jette des couleurs chaudes sur les paysages, darde des rayons en éventail à travers de trouées, se réfracte dans un arc-en-ciel. Le confinement, est un peu comme un ciel bleu. Uniforme. Un jour succède au précédent. Comme le soleil au zénith tue les reliefs, le temps confiné aplatit les perspectives. Je viens de passer cinq semaines chez moi, mais j’ai perdu toute notion de durée. C’est étonnant comme les plus petites velléités de violer les règles du confinement, pour humer la mer, voir des amis, re-vivre un culte ensemble, des choses normales naguère, sont devenues synonymes de décrocher la lune. Pourtant, ne devrais-je pas apprécier ce temps qui m’est donné?

Ecclésiaste 7:Ne te demande pas pourquoi le passé a été meilleur que le présent ; il n’est pas sage de te poser cette question.

Mercredi 22 avril

Les sanglots longs

Je n’arrive pas à comprendre comment notre pays va absorber cette crise dans le temps. On entend dire que la moitié des travailleurs sont au chômage, et je me demande ce que cela va impliquer pour notre société. Emmaüs demande de l’aide pour la première fois de son histoire. Je repense à cette femme que j’ai vue il y a longtemps dans les rues de Rennes et qui pour gagner de quoi vivre jouait du violon rue Le Bastard. Quelqu’un qui possède un violon, qui en joue comme elle, comment est-elle arrivée dans cette situation? Est-ce qu’il y aura beaucoup plus de personnes comme elle dans les rues?

Je vous propose, à la place du verset, quelques vers pour accompagner cette photo.

Quand j'entends pleurer un violon tzigane
Ou celui plus long, des sanglots de Verlaine,
Je me souviens alors, de tous ces cœurs dans la peine.

Cette photo a été prise avec son consentement.

Jeudi 23 avril

Wonder Woman

Cette photo n’est que le prétexte à rendre hommage à celle qui partage mon confinement. Je voulais lui dire combien je l’admire. Il y a ceux qui sauvent des vies dans la lumière, et il y a aussi ceux qui se donnent de manière tout aussi déraisonnable et dans l’ombre. Ces acteurs méconnus de ces temps troublés. Ta modestie et ton combat n’en sont que plus admirables. J’ai beaucoup de chance d’être en prison avec toi.

Ecclésiaste 9:9 Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vie de vanité, que Dieu t’a donnés sous le soleil,
pendant tous les jours de ta vanité; car c’est ta part dans la vie, au milieu de ton travail que tu fais sous le soleil.

Vendredi 24 avril

Un cœur tortueux

Alors, le défi: comment je fais pour illustrer un cœur? Simple: je prends l’arbre le plus torturé possible, et là j’ai un cœur! Vous ne me croyez pas? Regardez la photo suivante. A la base, l’arbre est très tordu, mais j’ai réalisé une symétrie gauche-droite de l’image, et là, au-lieu de voir quelque chose de tortueux, je vois l’équilibre, la perfection. Les jours où je pleure de me trouver être, excusez-moi, mais c’est la réalité, un tas de m…. , la bible me dit :

Psaumes 34:19 L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, Et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement.

Je ne comprends pas comment le Seigneur réalise la symétrie parfaite avec l’imparfait. Je souffre toujours de laideur, mais quelqu’un dans cet univers m’aime, envers et malgré tout. Vous vous demandez peut-être s’il y a un lien avec le confinement? Pas vraiment, mais ceci est aussi un journal.

Samedi 25 avril

La rose ou le loukoum?

Voici de belles roses baignées de clair-obscur qui met en valeur leur robe de mariées. Parmi les roses du jardin, il y a deux variétés qui embaument divinement. Une variété jaune à la senteur subtile et raffinée, et une variété rose-blanc, qui sent le loukoum! A moins que ce ne soit le loukoum qui sente la rose? Ceci déclencha en moi un cheminement de pensée proustique. Quel est entre la rose et le loukoum le plus noble? Indéniablement, la rose, qui est un vivant. Imaginons un instant que je ne connaisse pas les roses, mais je vis dans un pays où on déguste les loukoums. Le goût et l’odeur, font partie de mon quotidien. Et un jour, je vois, je touche et je sens une rose, et sous l’avalanche sensorielle, je deviens un fervent admirateur de la rose? Le témoignage chrétien, c’est pareil. Tu rends témoignage de ce que tu vis et du Christ, et ton témoignage a l’odeur du Christ, mais les personnes ne le savent pas! Et un jour, quand la personne se trouve face à face avec Christ en personne, elle réalise qu’elle l’a toujours connu! Et alors, la personne saura sans aucun doute, qu’elle a trouvé le plus noble, la rose et non le loukoum. Est-ce que je viens de dire que tu es un loukoum, un morceau de gélatine? Ben oui!

2 Corinthiens 2:15 Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent.

Dimanche 26 avril

Dieu est...

Et voici le cœur de mon projet visuel, il illustre des passages qui commencent par “Dieu est…”. Alors, mettez le son, et lancez la lecture et à la fin, chantez les paroles affichées. Cette vidéo est constituée de 10550 photos, mais pour la réaliser j’ai du prendre plusieurs dizaines de milliers de photos, il est difficile de prévoir quand une fleur commence à s’ouvrir! Cette technique s’appelle un time-lapse ou photos par intervalles en français. Mon confinement, je le vois comme ça, comme une succession d’instantanés, encore cet effet de rêve éveillé. Mais fi de mon discours, basta, mettez le son et lancez la lecture de la vidéo.

Après le visionnage de la vidéo, cliquez ici pour revenir au site de l’église.